"Rien, n’est permanent, sauf le changement."
Héraclite d’Ephèse (540-470)
« Une personne qui souffre d’injustice est celle qui ne se sent pas appréciée à sa juste valeur, qui ne se sent pas respectée ou qui ne croit pas recevoir ce qu’elle mérite » (soit trop, soit pas assez).
Les blessures psychologiques se mettent en place durant notre enfance, entre notre conception et nos dix ans, à travers des expériences anodines ou douloureuses. Nous sommes tous blessés à des niveaux différents ; un même événement peut être vécu avec une charge émotionnelle différente selon la nature et le caractère de l'enfant. Nos parents ou d'autres figures parentales (grand-parents, oncles ou tantes, frères ou sœurs aînés, maîtres, professeurs, entraîneurs …) nous ont blessés sans le vouloir lorsqu'eux-mêmes ont été blessés enfants, ils répètent une chaîne de souffrance que nous pouvons décider de rompre.
Ces blessures psychologiques conditionnent notre personnalité à travers ce que certains psychologues appellent le faux-self (construction de la personnalité basée sur des mécanismes de défense qui nous coupent de notre nature profonde). Si vous avez vécu étant enfant des événements émotionnellement marquants, sachez que ces blessures psychologiques conditionnent votre vie dans la mesure où elles orientent vos choix, votre comportement et votre schéma affectif.
Les blessures psychologiques sont logées dans l'inconscient et nous poussent à vivre des situations qui nous mettent en souffrance dans notre vie d'adulte afin que nous nous libérions de cette charge émotionnelle. La guérison commence par l'identification de nos blessures psychologiques en fonction de leur origine chronologique, de la fausse croyance que nous avons développée en faux-self, de l'émotion associée ainsi que de l'aspect positif compensatoire.
Le sentiment d'injustice se met en place entre la quatrième et la sixième année de l'enfant. Il se développe chez ceux qui considèrent ou ressentent que l'on ne les a pas laissé être eux-mêmes en les privant de leur spontanéité, de leur part d'insouciance, du plaisir de jouer.
Le sentiment d'injustice se crée facilement lorsque les parents responsabilisent trop tôt l'enfant (l'aîné qui doit surveiller le petit frère) ou sont trop exigeants (tu dois être sage, ne pas faire de bruit, avoir de bonnes notes, faire beaucoup d'activités extra-scolaires, être le meilleur dans le classement etc …). Le faux-self qui se met en place dans le caractère est la rigidité selon la fausse croyance «je dois être parfait pour être accepté et aimé».
L'aspect positif des victimes de la blessure psychologique d'injustice se manifeste dans leur rigueur ; ce sont des sujets méticuleux, précis, perfectionnistes, rigoureux (ils deviennent souvent militaires, comptables, scientifiques). Leur quête étant la justice, ils ne lâchent rien, sont déterminés, procéduriers ou défenseurs de grandes causes.